Planification décentralisée

TL; PL:

Disons qu’on considère qu’il faut critiquer les conditions de production de la technique, et les produits techniques, mais qu’il reste une voie émancipatrice (un peu à la façon de l’outil convivial d’Illich), et surtout qu’une organisation sociale différente du capitalisme (libérée de la valeur, de l’argent, de la marchandise et du travail) ne pouvant pas s’envisager qu’à l’échelle locale (on veut continuer d’avoir des hôpitaux équipés, un réseau ferroviaire, une grid électrique, etc), et en gardant une critique libertaire du pouvoir, il faut pouvoir organiser production et distribution autrement que par le marché, donc par une planification décentralisée qui n’est possible (en partie) que par les réseaux de télécommunication.

Qu’est-ce qui changera dans la technologie quand dans le rapport de force avec le mode de production capitaliste on arrive à s’imposer sur une zone autonome NON temporaire ? Tout d’abord, il y a énormément à faire dans la conception d’objets low-tech (mais ce n’est pas e sujet ici), et de chantiers pour le software craftsmanship.

Après, pour ce qui est de la généralisation sur les systèmes qu’il y aura dans ce territoire : quoi ? Un système d’offre et de demande ? Marché ! Satan ! Mais on PEUT porter des outils qui permettent aux gens de trouver ce qu’iels cherchent dans leurs réseaux d’amitié et de connaissances. On peut même imaginer un rapport post-capitaliste à la chose, c’est facile ! Uber, ou avant 2015, un TAXI. Idéalement, tu aimerais qu’un ami d’ami vienne te dépanner, mais s’il n’y a personne de ta soirée qui rentre par chez toi, ce que tu aimerais ce serait un taxi. Deux choses : soit c’est pas un problème, le territoire dans lequel tu vis offre un service de taxi : des personnes se relaient pour avoir une pool suffisante de service de taxi sur ce territoire. Tu abuses du service de taxi ? Les gens de ce territoire s’en rappellent et commenceront à te le reprocher plus ou moins formellement selon leurs méthodes de résolution de conflit. Tu est dans un territoire intermédiaire entre capitalisme et communalisme (comme nous tous, mais si, mais si, bon certes avec des proprotions variables) ? Alors on peut imaginer que tu es dans un monde où tu bénéficierais de savoir quel est le taxi le plus proche de tes amis : celui à qui tu veux faire gagner de l’argent, celui qui te rendra service parce qu’une de tes potes lui a rendu service. Celui dont la communauté communiste a décidé que son travail était bien fait et méritait qu’on s’appuie dessus. C’est de l’altercapitalisme, un Uber bio là… Mais l’important est qu’il permette une reterritorialisation partielle des rapports sociaux pour ensuite pouvoir les dépasser. Gradualisme ?

Quand on parle cybernétique, on part d’un mauvais départ : la dernière fois où de la planification cybernétique a été effective, c’est quand Cybersyn s’est rendu utile pour casser des grèves.


Plan

Critiquer mais prêcher pour des outils conviviaux émancipateurs

  1. il faut critiquer les conditions de production de la technique, et les produits techniques, mais qu’il reste une voie émancipatrice (un peu à la façon de l’outil convivial d’illich), a. on veut tou-tes le communisme ici mais on est pas luddites b. et il existe des outils tech cool et conviviaux, (“decent”) c. … et il y a d’ailleurs largement de quoi les améliroree (le projet ts)

Compatibilité entre nécessité d’une mise à l’échelle et critique libertaire du pouvoir

  1. et surtout qu’une organisation sociale différente du capitalisme (libérée de la valeur, de l’argent, de la marchandise et du travail) ne pouvant pas s’envisager qu’à l’échelle locale (on veut continuer d’avoir des hôpitaux équipés, un réseau ferroviaire, une grid électrique, etc), et en gardant une critique libertaire du pouvoir, a. on va pas ne pas avoir d’hôpital ce serait survivaliste b. de la planification socialiste à l’anarchisme des conseils, justification et synthèse théorique sur la nécessité d’une histoire de la pensée organisationnelle libertaire

Une “planification décentralisée” possible que via des réseaux télécom

  1. il faut pouvoir organiser production et distribution autrement que par le marché, donc par une planification décentralisée qui n’est possible que par les réseaux de télécommunication a. jusqu’à où flirter avec la valeur ? (ou “vecteurs-de-valeurs”, valeurs-mesures qui se substitueraient à l’argent ?) ? b. de cybersyn à imago-(topos-vf) : recension historique et synthèse pratique sur le déjà-là cybernétique et le prochainement-là imago c. un itinéraire sur la route du non-marché semé d’embûches d’y retomber dedans

Essai

Intro

Critiquer mais prêcher pour des outils conviviaux émancipateurs

  1. il faut critiquer les conditions de production de la technique, et les produits techniques, mais qu’il reste une voie émancipatrice (un peu à la façon de l’outil convivial d’illich),

a. on veut tou-tes le communisme ici mais on est pas luddites

La critique de la technique est une voie qui permet d’être consciente de l’enjeu politique et idéologique des outils techniques.

Les technologies et les logiciels en ce moment sont conçus presque exclusivement selon des impératifs du capitalisme des grands industriels. Le résultat est au service de l’économie prédatrice que l’on connait. L’économie de l’attention telle qu’on la connaît, avec les documentaires florissants sur le sujet. Quand cette technique est produite en dehors de ce contexte industriel, il s’exerce de toute façon une pression immense pour que chaque outil soit optimisé pour le mode de production capitaliste et la captation de la valeur marchande.

Ivan Illich élabore la notion d’outils conviviaux, que l’on pourrait étendre à l’informatique : qui donnent du pouvoir d’agir à ses usager-es, non au détriment d’autres et sans que leur usage (par exemple en extrayant des ressources) asservisse d’autres. Tout à l’inverse du Scroll infini of doom d’Instagram, les outils logiciels doivent apporter à l’humanité : en justice, en culture, en confort, bref, en émancipation politique.

Mais si concevoir, par exemple, des interfaces soucieuses de l’écologie de l’attention, est important, se cantonner à ces seuls objectifs n’est absolument pas suffisant d’un point de vue anticapitaliste.

Après avoir éliminé Airbnb, Uber et Deliveroo des villes, et les grandes entités de l’informatique de nos réseaux, quels sont les grands chantiers de l’émancipation, et quels sont ceux qui impliquent un rôle particulier pour le logiciel ?

A titre d’exemple, Evgeny Morozov évoque, face au modèle Venture Capitalism, (qui finance au hasard business plans et autres trotinettes électriques dans l’espoir de tomber sur la licorne qui compensera amplement leurs pertes), le cas d’une start-up finnoise, Kutsuplus, dont la solution a été abandonnée par manque de financement, mais qui promettait pourtant un service public intéressant : face à l’offensive économique et idéologique d’Uber, proposer gratuitement des navettes de bus dont l’itinéraire serait (en partie) déterminé par des demandes de prise en charge via le téléphone des usager-es.

b. et il existe des outils tech cool et conviviaux, (“decent”)

Wobbly

Wobbly est un projet qui tente de faciliter l’organisation des personnes sur leur lieu de travail, puis de se fédérer avec d’autres travailleur·euses (comme par exemple les différents McDonald’s de la ville d’Edimbourg), permettant d’organiser une grève avec des revendications communes, grâce aux principes de mandat révocable, de protocoles décisionnels inspirés de la sociocratie, parfois appelés démocratie liquide.

Illustration d'un cas d'usage de Wobbly

c. … et il y a d’ailleurs largement de quoi les améliroree (le projet ts)

Bien que le développement de Wobbly semble à l’arrêt, la pile logicielle identifiée pour implémenter ces fonctionnalités était celle de Matrix, et Technostructures a pour objectif d’implémenter un récit usager·e (user story) de ce type à travers les logiciels Topos et Imago.

Quand Twitch joue à Pokemon

Dans Twitch Plays Pokémon, il y a des systèmes qui permettent de faire genre tu votes pour bouger le curseur sur ce ouija de la démocratie et si tu vas vers unanimité ça fait comme règle l’unanimité, pour consensus le régime c’est do-o-cracy, pour accord technique c’est parlementarisme genre sociocracy/amendments, et disension ça permet eventuellement de split un node ou un truc du genre et eventuellement dans disension ou accord technique

valueflows

Compatibilité entre nécessité d’une mise à l’échelle et critique libertaire du pouvoir

  1. et surtout qu’une organisation sociale différente du capitalisme (libérée de la valeur, de l’argent, de la marchandise et du travail) ne pouvant pas s’envisager qu’à l’échelle locale (on veut continuer d’avoir des hôpitaux équipés, un réseau ferroviaire, une grid électrique, etc), et en gardant une critique libertaire du pouvoir,

a. on va pas ne pas avoir d’hôpital ce serait survivaliste

Knowledge economy for realsies

Tout comme le libre et la recherche fondamentale, l’étendre à la connaissance des modèles d’organisation : la valeur d’une entreprise est moins ce qu’elle vend que ce qu’elle réussit à mettre en œuvre organisationnellement selon des critères d’utilité sociale, de souffrance et d’épanouissement au travail, et d’écologie. C’est cela qu’on devrait récompenser, puis extraire cette conniassance de modèles économiques, technologiques et organisationnels, qu’il faut agglomérer dans une grosse Wikihow/Wikipédia.

b. de la planification socialiste à l’anarchisme des conseils,, justification et synthèse théorique sur la nécessité d’une histoire de la pensée organisationnelle libertaire

  • essai du spin-off de Jacobin
  • bruno latour / algorithme manquant
  • imago-vf-topos

Coopératives de production, d’achat et les labels syndicaux, syndicats et coopératives d’usager-es

syndic consomateur/usagers + syndic classique

Et du coup la partie co-op d’usagers faut y penser le côté label ouvrier émission super sur l’histoire des coopératives de production et coopératives d’usagers Genre les gens de onestlatech faut que leur réflexion débouche à dire on va faire un label d’éthique dans le numérique bien socedem, qui conduirait à dire qu’il faut être usager-e des coops

Une “planification décentralisée” possible que via des réseaux télécom

  1. il faut pouvoir organiser production et distribution autrement que par le marché, donc par une planification décentralisée qui n’est possible que par les réseaux de télécommunication

a. intégrer théorie de la valeur (ou “vecteurs de valeurs”, composés de mesures ?) ?

Un chantier de code aux décisions si vastes qu’il impliquerait une grande partie de la société

La revanche que peut apporter des projets technologiques politisés est extrêmement vaste, par ailleurs débattre du degré de politisation de ces technologies aussi (le web décentralisé en fait-il partie ? lien article Simone sur hacktivisme, et Wikipédia ? liens articles Aaron Swartz)

Quelles qualités politiques ?

  1. la subsidiarité (plus petites sous-structures possible),
  1. la fédération (agglomération de l’offre),
  1. le matching juste (entre offre et demande à l’échelle du réseau) et sans pression à la baisse des prix (pas de concurrence classique)

matching

matching de tâches à faire genre livraison de colis simple entre particuliers ou autre chpose et la notation d’une tache effectuée par l’autre est binaire soit réussie soit non, et y a un système de Tit for Two Tat pour déterminer que la personne est honnête. Du coup tu risques de te faire avoir sur un service que tu demandes si tu as déjà arnaqué quelqu’un.

et avec l’ontologie de https://www.valueflo.ws/examples/ex-planning/

b. de cybersyn à imago-(topos-vf) : recension historique et synthèse pratique sur le déjà-là cybernétique (f/airbnb, etc.) et le prochainement-là imago en économie politique

jasper byrnes avec l’histoire de hayek

Resource event agent accounting and valueflo.ws

aurora

Exemples logiciels

  • Par exemple pour un réseau social, qu’est-ce qu’un algorithme de feed de réseau social acceptable, doit on implémenter le scroll infini dans un feed de type réseau social.
  • à qu’est-ce qu’une alternative “communiste” ou “éco-socialiste” à spotify et netflix dans le domaine de la culture,
  • ou à google, airbnb, deliveroo en économie,
  • mais aussi comment fonctionnerait un système de velib totalement gratuit, etc, etc.
  • Typiquement pour le supermarché coopératif la question concrète ce serait d’analyser les besoins de code pour réussir à ce qu’iels ne paient pas 500 euros par mois un logiciel de compta et de caisse. En fait c’est pour moi muscler un peu le discours “libriste” qui est très tiède mais qui a l’avantage de bénéficier d’un aura d’autorité technique dont bénéficient les discours d’expert-es.
  • Parmi les 4-5 axes il y a un pan de reflexion plus R&D dans laquelle on aimerait développer des reflexions sur l’UI d’un point de vue politique. Voir Technologie respectueuse

c. un itinéraire sur la route du non-marché semé d’embûches d’y retomber dedans

Frontend capitaliste attendu : à quel point ne pas le faire ?

dans chacun de ces systèmes on peut imaginer du sponsoring de milestones ou d’issues avec du capital (jetons ou argent ou bansue de temps / troc)

faudrait faire un frontend en ça pour une app de payement à la stripe/lydia/n26 ou interfacé avec, pour faire une plateforme marchande, taxée et régie selon des règles démocratique, et que la stack s’apelorio rescript/react-native qui au cas où ça devient trop vaseux peut toujours se changer en react native tout court

voire de micro travail et échange de services et de biens éthique, genre un le bon coin, etc.

Conclusion

Ouverture

  • Devoir penser la question de la doocratie : c’est pas parce que les devs peuvent qu’ils (ils!) doivent faire, à penser en collectivité dans des organisations politiques et ne pas nier les rapports de force qui ‘s’opéreront entre chaque étape de la conception (impératifs d’efficacité, rentabilité, usabilité, respect de normes de travail, salaires, positions smboliques dans ce processus de décision, intérêts de classe, etc.)
      • que faire de la question du logement ? de la police ?

Ouverture agressivité politique

Assos à la place des businesses de rente
  • Que des assos appuyées par l’état récupère tous les business “rentes” : boutiques dans aéroports, snacks dans administrations et hôpitaux à mettre dans la partie sur le niveau d’agressivité politique désiré

TODO

  • laius sur imago-topos c quoi niv démocratie
  • bien flagger les trucs trigger warning altercapitalisme
  • laius sur les porjets envisageables dépendent de l’aggressivvitté

Bolo’bolo et Cockshott sur la planification avec unités de temps